vendredi 6 avril 2007

Petite listes de petits riens

  • Les quatre livres de mon enfance :

Je doute d'en trouver quatre. Je n'étais pas un très grand lecteur (ça n'a pas changé) et, de surcroît, les frontière de mon enfance m'apparaissent floues (ma photo n'est pas encore en ligne mais, quand elle le sera, vous comprendrez ;) ).

Voici donc, sans plus attendre, ma petite sélection :

1) Encyclopédie : La faune, la flore.

Nulle trace sur le net et pourtant, ces nombreux volumes bruns clairs ont longtemps constitués mon principal viatique. N'ayant guère cotoyé les animaux pour causes d'allergies, c'est dans les livres que j'ai exploré leur univers à défaut de vraiment connaître leur monde.

2) Agatha Christie : Tome 1, 2, 3, et 4 de ses Oeuvres complètes au Masque.




Je ne lis pas tous les jours mais de manière compulsive. Par à-coups. Toujours rattraper le temps qu'on a laissé filer par paresse, voilà l'impératif qui s'impose à moi. Surmonter sa culpabilité, aussi. Au début du moins, car pour rentrer dans un livre, la nécessité impose de laisser la culpabilité derrière soi. Ce serait mentir que de prétendre y parvenir à tous les coups. Et pourtant, l'exercice, autrement, se dérobe. Vous ai-je dit que je lisais peu ?

Quoi qu'il en soit, il m'est arrivé, au CM1 ou au CM2, j'ai oublié (mon institutrice n'ayant pas changé d'une année sur l'autre - je la salue d'ailleurs affectueusement si elle est toujours vivante, ce que j'espère, un peu égoïstement) de lire ces livres. Les énigmes microscopiques, les enquêtes dénuée d'enjeu (en règle générale), les lieux confinés, l'atmosphère cosy, feutrée, rassurante, coupée, dans mon esprit d'enfant angoissé, des réalité collectives, politique et des grands changements de l'histoire (au rythme desquels les époques, à l'instar des individus, vivent et achèvent de mourir), tout ceci constituait un terrain de jeu à ma mesure.



3) Le Grand livre des animaux :

Un livre acheté il y a très longtemps en compagnie d'une amie de ma mère, ma troisième grand-mère (mais également la première), sous un beau soleil un jour de grande affluence. J'ignore presque tout de ce livre. D'ailleurs, dès qu'il est entré en ma possession, il m'a semblé provenir de nul part : la qualité du papier, assez mauvaise, les illustration, dessinées (loin des photos sur du papier glacée de mon encyclopédie favorite), ce buffle noir aux épaules puissantes en couverture, ces deux bandes rouges et noires qui la traversait de part en part, l'absence d'auteur et d'éditeur clairement identifiables... oui, j'en suis convaincu, ce livre n'a jamais existé que pour moi seul. Unique représentant de son espèce, inutile d'en chercher d'autres exemplaires. Vous aurez beau écumer les librairies, vous ferez chou blanc : ces livres s'achètent et se vendent à la sauvette, sous un grand soleil un jour de grande affluence, en compagnie de ma grand-mère exclusivement.


4) Le Seigneur des anneaux et le Silmarillion.

Lus en troisième au cours la pire année de ma vie. Je ne suis pas de taille à en parler pour le moment mais... je suis sûr que vous me comprenez. ;)



Etre complet exigerait qu'on parlât des livres de dinosaures qui ont parsemé mon enfance. Des monstres réels ! Quelle aubaine ! Sauf qu'aujourd'hui, mes dragons caparaçonnés ont été réduit à l'état de super-poulets mal emplumés par des savants peu désireux de respecter mes phantasmes d'enfants et les rêves auxquels ils donnèrent naissance. On a l'âge de ses articulations dit-on ; on a surtout les dinosaures de son enfance. Je plains la jeunesse actuelle.


Bien peu de romans finalement, je suis d'une génération qui a connu les premières consoles de jeux vidéo appelées à rencontrer un succès international qui ne s'est pas démenti depuis (je pense à la NES en particulier). Les sollicitations furent nombreuses et la lecture, longtemps, très longtemps, est passée au second plan. Ou plutôt, la lecture d'oeuvres de fiction : il me semble, rétrospectivement, que les jeux de rôles ont étanché cette soif d'histoires et d'univers imaginaires à laquelle les livres, jadis, apportait un remède.


  • Les quatre écrivains que je lirai et relirai encore :

Je ne suis pas du genre à relire. Il est si difficile de se concentrer pour rentrer dans un livre, et il y en a tant, que la perspective de ne pas avancer (vers quoi ? peu importe ; avancer) m'effraie. Je distinguerais cependant deux types de lectures auxquelles je pourrait céder malgré mes dénégations.

a) Des oeuvres monumentales : La Critique de la raison pure, de Kant, en est une. Inutile d'en parler ici sinon pour dire (ce qu'Holly sait déjà) que c'est avec cet ouvrage que je suis entré en philosophie.

b) Des oeuvres génératrices de plaisir. Avouons-le sans ambages, le plaisir, pour quiconque lit de la philosophie, n'est pas toujours au rendez-vous. Qu'importe, ce n'est pas non plus d'un critère déterminant pour qui entend juger de la valeur artistique d'un livre dont je parle ("et pourquoi pas" pensé-je en écrivant ces lignes). Cependant, qui n'a pas souvenance d'avoir été happé pas un roman, oubliant les souffrances de son corps immobilisé, plié, tout entier tendu vers un objectif si peu naturel ; oubliant également de prendre la mesure du temps qui passe, oubliant le monde extérieur ou, mieux encore, oubliant de s'en soucier, oubliant de l'oublier ? Parmi ces livres je range Le seigneur des anneaux et Harry Potter (dont j'étais, je dois dire, le premier contempteur), deux cycles ô combien dissemblables. Bien entendu, leur lecture fut une expérience mémorable en raison d'une conjonction de facteurs nullement appelée à jouer à nouveau leur partition de concert. D'où, vous l'aurez compris, mes hésitations.

Petit post-scriptum : si l'on inclut les romans graphiques alors The Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons rentre, autant que faire se peut, dans cette catégorie.



  • Les quatre écrivains que je lirai et relirai encore :

Jane Austen. Pour l'analyse des caractères, la finesse, l'humour, l'enquête sur la morale, la réflexion sur le roman et la fiction...

D'autres ne manqueront pas d'apparaître au fil du temps (car, au cas où vous ne le sauriez pas, ceci est un billet évolutif ;) ), que j'ai déjà lu ou que je découvrirai au gré du hasard (objectif ?).


  • Les quatre livres que j’emmènerais sur une île déserte :
Aucun. J'entends ainsi conserver le souvenir de tous.


  • Les quatre premiers livres de ma liste à lire :
Rectification : à finir.

Cette catégorie justifie à elle seul le caractère de révisabilité propre à tous les billets de ce blog.


1) Fénelon, Les aventures de Télémaque.

2) Pierre Michon, L'empereur d'Occident.

3) Flann O'Brien, The Third Policeman (roman "posthume" de Brian O'Nolain. Tous ses éditeurs l'on refusé, à la suite de quoi l'écrivain, en lui s'est définitivement tu).

4) Alexandra David-Néel, Voyage d'une parisienne à Lhassa (le dessin animé Il était une fois les explorateurs a attiré mon attention sur cette femme extraordinaire).



  • Les quatre derniers mots d’un de mes livres préférés :

"(...); seul, le pire arrive." (Huysmans, A vau-l'eau).